}

mercredi 14 juillet 2010

14 juillet 2010. Bonne fête nationale! Chantons la Marseillaise – Rouget de Lisle / Romance des quarante mille – Aragon. Poésie.

En ce 14 juillet 2010, je souhaite aux Français et Françaises de France, aux Français et Françaises du Québec, et de partout dans le monde, une «Bonne fête nationale!

Vive la France! Vive la République!
Égalité, Fraternité et Liberté!
Levons le verre de l’Amitié!

Bleu Blanc Rouge, le Coq gaulois et le Fleur de lys à l'unisson!
[Logo de la Société française du Québec fondée en 1875]

Il y a longtemps que je t'aime...
Jamais je ne t'oublierai...


Chantons la Marseille, tous ensemble et en harmonie, dans un grand concert de fraternité. Mais avant d’entonner «Enfants de la Patrie», un court rappel de son origine. Et pour chanter la Marseille jusqu’au bout et sans (trop) ba-bafouiller, révisons ou apprenons le texte; je crois –sans prétention- que les Français y trouveront leur compte, mais aussi, et surtout, les amis –fort nombreux et fort chaleureux- de ceux-ci.

Origine de la Marseillaise
Ce chant de guerre révolutionnaire et hymne à la liberté, la Marseillaise s'est imposée progressivement comme un hymne national. À la suite de la déclaration de guerre du Roi à l'Autriche, un officier français d’artillerie en poste à Strasbourg, Rouget de Lisle (1760-1826) compose, dans la nuit du 25 au 26 avril 1792, chez Dietrich, le maire de la ville, le "Chant de guerre pour l'armée du Rhin". Berlioz en élaborera une orchestration qu'il dédie, fort justement, à Rouget de Lisle.

Ce «Chant de guerre pour l'Armée du Rhin», fut adopté et popularisé par le bataillon des Marseillais appelé à Paris à l'occasion de l'insurrection du 10 août 1792. «La Marseillaise», ainsi nommée, devint chant national par décret du 26 messidor an III, soit le 14 juillet 1795, jusqu'au Premier Empire. Elle devint l'hymne officiel de la France le 14 février 1879.
L'hymne ne comprenait à l'origine que six couplets. Un septième -«la strophe des enfants»- fut ajouté en octobre 1792 par Gossec lorsque « l'Offrande de la liberté, scène religieuse (!) sur la chanson des Marseillais » dut présenté à l’Opéra.


La Marseillaise
1er couplet
Allons enfants de la Patrie,
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la tyrannie,
L'étendard sanglant est levé, (bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats ?Ils viennent jusque dans vos bras
Égorger vos fils, vos compagnes !

Refrain
Aux armes, citoyens,
Formez vos bataillons,
Marchons, marchons !
Qu'un sang impur
Abreuve nos sillons !

2e couplet

Que veut cette horde d'esclaves,
De traîtres, de rois conjurés ?
Pour qui ces ignobles entraves,Ces fers dès longtemps préparés ? (bis)
Français, pour nous, ah ! quel outrage
Quels transports il doit exciter !
C'est nous qu'on ose méditer
De rendre à l'antique esclavage !

3e couplet
Quoi ! des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers !
Quoi ! ces phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers ! (bis)
Grand Dieu ! par des mains enchaînées
Nos fronts sous le joug se ploieraient
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées !

4e couplet
Tremblez, tyrans et vous perfides
L'opprobre de tous les partis,
Tremblez ! vos projets parricides
Vont enfin recevoir leurs prix ! (bis)
Tout est soldat pour vous combattre,
S'ils tombent, nos jeunes héros,
La terre en produit de nouveaux,
Contre vous tout prêts à se battre !

5e couplet
Français, en guerriers magnanimes,
Portez ou retenez vos coups !
Épargnez ces tristes victimes,
A regret s'armant contre nous. (bis)
Mais ces despotes sanguinaires,
Mais ces complices de Bouillé,
Tous ces tigres qui, sans pitié,
Déchirent le sein de leur mère !

6e couplet
Amour sacré de la Patrie,
Conduis, soutiens nos bras vengeurs
Liberté, Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs ! (bis)
Sous nos drapeaux que la victoire
Accoure à tes mâles accents,
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !

7e couplet
Nous entrerons dans la carrière
Quand nos aînés n'y seront plus,
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus (bis)
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil,
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre


Romance des quarante mille
Aragon
Qu'ont dit mourant les cheminots de Rennes
Qu'ont fredonné les cachots de Paris
Cette clameur que les bourreaux entraînent
Chateaubriand les passants la reprennent
Et fusillé le refrain refleurit

Désespérant ailleurs te faire taire
Voici chez toi les étendards gammés
Chanson qu'avant nous nos aïeux chantèrent
Tu disais vrai Chanson des Volontaires
Et dans nos bras saignent nos bien-aimées

Tes mots avaient toujours ici le sens
Dont se grisa l'Europe en d'autres temps
Et les tyrans pâles de leur puissance
Vinrent chercher où le chant prit naissance
Dans le Vieux-Port ce cœur rouge battant

Quel poing de fer a frappé sur la porte
Que voulez-vous fils de la trahison
Qu'avons-nous fait qui fait qu'on nous déporte
Comme à des serfs qui tombent en mainmorte
Oserez-vous nous prendre nos maisons

Où je suis né laissez-moi que j'y meure
Dit le vieillard à ceux qui le chassaient
Quoi Des Français nous volent nos demeures
Quoi Des Français se sont faits écumeurs
Pour l'ennemi torturant des Français

Ça des Français Les enfants les regardent
Avec des yeux qui croient qu'on les trompa
II faut s'enfuir avec de maigres hardes
Ça des Français Ô Vierge de la Garde
Vous les voyez et vous ne bronchez pas

Que l'étranger ne trouve que les braises
De notre haine au foyer déserté
Janvier vengeur souffle une Marseillaise
Par les fenêtres où vont valser les chaises
Jette ton cœur s'il ne peut s'emporter

Quarante mille en marche vers le bagne
L'étrange chaîne et l'étrange convoi
D'Afrique vient qui tourne et l'accompagne
Un vent d'espoir dont blêmit la campagne
Et la chiourme écoute cette voix

Un air ancien dont les tyrans s'émurent
Siffle ce soir au simoun d'Algérie
Quarante mille en marche et qui murmurent
Cet air issu Marseille de tes murs
Quarante mille enfants de la Patrie.
(La Diane française, P. Seghers, 1945, p. 46-48.)


Claude Monet. La rue Montorgueil, à Paris. Fête du 30 juin 1878.

Commentaire. La rue Montorgueil, comme sa jumelle La rue Saint-Denis, est souvent vue comme une célébration du 14 juillet. En fait, elle est exécutée le 30 juin 1878 à l'occasion de la fête de clôture de l'Exposition Universelle, manifestation d'enthousiasme national et républicain quelques mois seulement après les grands affrontements de 1876-1877 entre républicains et conservateurs [Référence: Musée d'Orsay]

Rendez-vous sur le site «L'histoire par l'image» pour lire l'article «Le 30 juin 1878, une fête "vraiment nationale"» qui présente le contexte historique de l'œuvre, une analyse de l'image et une interprétation. Vous aimerez... c'est ici.

Ce 14 juillet 2010. Bonne fête nationale!

Amis Français et Françaises, je vous exprime mes amitiés, et vous donne l'accolade!
Paperblog