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mardi 30 juin 2009

Boris Vian, le musicien

La mort, c'est quand même une bonne chose, quand on s'y arrête... en passant. Prenons le cas de Boris Vian. Une vieille connaissance que j'avais oubliée depuis que je n'écume plus ses jours. Mais, voilà, soudain, comme une averse d'été, la nouvelle me tombe dessus: c'est le 50e anniversaire de sa mort. Boris Vian par-ci, par-ci... partout à la fois. Où était-il au cours toutes ces années d'oubli? Toujours z-est-il que... comme dirait l'autre, on aura jamais autant parlé de lui depuis le 23 juin 2009, jamais n'aura-t-il récolté autant d'éloges, jamais aura-t-il autant publié.... L'heureux homme, enfin, apprécié à sa juste valeur! Je vous le dis, la mort, c'est quand même une bonne chose... Il ne nous reste plus qu'à le chanter, et le lire!
Ma chanson préférée, c'est Le Déserteur*. Elle m'arrache le coeur, elle m'arrache des larmes venues de loin...

Monsieur le Président / Je vous fais une lettre / Je viens de recevoir / Mes papiers militaires / Pour partir à la guerre /...
[...]
Depuis que je suis né / J'ai vu mourir mon père / J'ai vu mourir mes frères / Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert / Elle est dedans sa tombe / Et se moque des bombes / Et se moque des vers
Quand j'étais prisonnier / On m'a volé ma femme / On m'a volé mon âme / Et tout mon cher passé
Demain de bon matin / Je fermerai ma porte / Au nez des années mortes / J'irai sur les chemins (...)
[...]

J'ai repéré deux interprétations de cette chanson. J'aime l'une, à cause de la voix chaude et grave,du chanteur, et des «r» roulés: sur YouTube, 03:30.
Et, j'aime l'autre, interprétée par Renaud: bien sentie, bien ficelée et bien envoyée: sur YouTube, 03:49.
Je vous donne rendez-vous demain, sans faute, pour un autre billet sur Boris Vian. Peut-être, que je saurai vous surprendre...
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* Boris Vian a composé environ 600 textes de chansons; 480 ont été mis en musique, notamment par Alain Goraguer et Henri Salvador. On en écoute une... ou deux.

lundi 29 juin 2009

Roule ta boule, roule, roule! Roule ta bosse, roule, roule!

Daniel Lavoie chante: «Roule ta boule / Et danse danse danse le rock'n»
Dans un tout autre contexte et dans toute autre époque, on aurait pu chanter à Jack Kerouac (alias Sal Paradise): Roule, roule ta route / Roule, roule ta bosse. «J'avais parcouru huit mille milles à travers le continent américain (...)», écrit-il dans Sur la route et... ce n'était pas fini; il reprendra à nouveau la route avec Dean Moriarty... (Note 11, sur Livranaute).

Sur la route de Jack Kerouac: un livre essentiel pour qui veut saisir le chemin parcouru depuis «cette route» jusqu'à La route, de Cormac Mc Carthy. D'où venons-nous, où allons-nous?
Avant, une jeunesse folle qui cavale, sur la route, par monts et par vaux: vitesse, alcool, drogue, sexe, amitiés, flics, petits boulots, etc. Après, sur cette (même) route, plus rien: plus de route, plus personne, plus qu'un père et son fils. Mais qu'avons-nous fait pour en arriver là?

Pour vous inciter à lire, ou relire, La route de Jack Kerouac, je vous présente douze extraits sur Livranaute (billet du 29 juin), extraits tapés de mes blanches mains pour vous, chers amis, lecteurs et lectrices.
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Psitt! Vous pouvez rouler jusqu'à la librairie pour vous procurer La Route de Cormac McCarthy, Éditions Points, 14,95$. Profitez-en pour pour vous procurer Sur la route de Jack Kerouac, si... naturellement... 15,95$.

samedi 27 juin 2009

L'acrobatie et le complexe

Voici, ce matin, un court message en complément à mon billet d'hier.
Sur le site de Flammarion, vous pouvez lire le prologue et le premier chapitre de L'acrobatie aérienne de Confucius, de Dai Sijie. Ce texte donne une idée du livre... dont la cadence et la fantaisie prennent rapidement de l'ampleur dans une cavale* échevelée.

Concernant Le complexe de Dai Sijie. Si vous suivez Six pieds sous terre -Six feet under- (avis aux intéressés, à cette profondeur, on ne peut rejoindre la racine des pissenlits), il est possible que des images ou des propos de cette série se superposent au texte intitulé, Le drame prénuptial d'une embaumeuse... Si vous passez à table, avec les Fisher, vous serez servis: des raviolis, des concombres de mer, des anguilles, des cervelles de cochon, des escargots, des cuisses de grenouilles, et j'en saute... et j'en passe des meilleurs.
Pour lire l'extrait, suivez ce lien...
Bonne journée! A+
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*Psitt! Un cavaleur est un coureur de jupons. Certains courent plus vite que d'autres. Un exemple tiré du Petit Robert, au-dessus de tout soupçon: «Son bonhomme était un cavaleur de première: main au cul, haleine fraîche, oeil de velours» dixit San-Antonio.

vendredi 26 juin 2009

Cachez vos lunettes! Voilà Sijie!

Le second mariage est comme un plat réchauffé. Ne vous offusquez pas... prenez-le à la blague. D'ailleurs, ce n'est pas moi qui le dis, c'est un proverbe roumain...
Dai Sijie me fait penser à Charles Dantzig dont j'ai apprécié le Dictionnaire égoïste de la littérature française, un ouvrage fort original, paru en 2001. Et ce, malgré ses incohérences et des opinions et commentaires à l'emporte-pièce. Malgré ses partis-pris et antipathies contre des écrivains. Le livre en valait la peine, et le prix.
Lorsqu'un soir naviguant au hasard, ramant dans le sens du courant, bien assisse au fond de ma chaloupe Verchères, j'eus la l'idée d'accoster sur les rives de BiblioObs, je rencontrai un autre Dantzig*. Quatre ans plus tard, il venait de publier une autre brique, Encyclopédie capricieuse du tout et du rien. Ce que j'en ai lu sur internet me laissait perplexe: des listes, des, listes et encore des listes. Charles Dantzig tête de listes, titrait Le Monde; Dantzig de la Mirandole, pour BibliObs. Des listes loufoques, on en trouve sur internet: craquant!** Poursuivant mon investigation, j'ai conclu que ce deuxième ouvrage souffrait de listérite.

On pteut établir un parallèle entre Dantzig et Sijie. Celui-ci a publié en 2003, Le complexe de Di. Muo, un chinois expatrié en France retourne en Chine. Il se met en tête de sauver la mystérieuse Volcan de la Vieille Lune, son premier amour, emprisonnée pour avoir publié des photos interdites. Pour réussir, il lui faut amadouer le juge Di en lui trouvant une perle rare: une vierge. S'intronisant psychanalyste, le premier et le seul en Chine, «mixant» Freud et Lacan, il parcourt la Chine -une partie!- en bicyclette. Sur son parcours, il rencontre des gens qu'il séduit par ses interprétations de leurs rêves.
Ce roman m'a fait rire et sourire: bref, il m'a fait passer un bon moment. Il m'a fourni des histoires drôles à raconter à mes amis. Amusant, imaginatif, loufoque. Complètement dingue!

Mais voilà que Dai Sijie nous arrive avec un roman de la même eau. Un, c'est bien; deux, c'est trop. Cette fois, c'est Guylaine Massoutre qui m'a mis la puce à l'oreille-celle qui gratouille, mais ne pique pas- dans son article, Cirque chinois (Le Devoir, des 20 et 21 juin 2009).
L'acrobatie aérienne de Confucius. Au début du XVle siècle règne, dans l'Empire du Milieu, un souverain excentrique et paranoïaque, entouré de quatre sosies, des copies conformes que personne ne peut distinguer, sauf lui-même, quoique... D'où son surnom, la Quinte Souveraine. Sa Majesté éprouve une peur obsessionnelle de la mort, raffole des prostituées et des animaux. L'acrobatie... est bien celle que l'on devine. La Quinte sera ravie par le butin rapporté par ses soldats victorieux: un couple de rhinocéros, un éléphant et une «créature muette, noire de la tête aux pieds à l'exception du blanc des yeux, une espèce jamais repérée». Danger à l'horizon... Un conspiration s'ourdit.

Une histoire déjantée, pleine de trucs et d'astuces, de pirouettes et mettez-en-il-y-a-encore-de-la-place sortis de son coffre de magicien sans fond. Une histoire parsemée de références à des écrivains -cette fois, Rabelais et Hamlet sont à l'honneur. Une histoire livrée avec les mêmes qualités d'écriture. Bref, l'auteur nous sert du réchauffé...
Dans le cas de Dantzig, il valait mieux choisir le Dictionnaire égoïste de la littérature française.
Dans le cas de Sijie, les deux livres s'équivalent: c'est du pareil au même, sauf le prix du livre.
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* Comme je l'écrivais, mutatis mutandis, sur ce blogue le 18 janvier 2009, dans le billet Cachez vos lunettes! Voilà Dantzig!
**McSweeney's Book of lists. Vous pouvez contribuer...

jeudi 25 juin 2009

Un trio: Dali, Kerouc, Brando





Voyez la scène. Elle «se passe au Russian Tea Bar (à New York) où Allen (Ginsberg) a organisé une rencontre avec Salvadore Dali curieux de voir les Beats. - Quand Allen dit à Dali que les Beats veulent connaître Marlo Brando, un habitué du Russian Tea Bar, l'espagnol fou agite trois doigts dans la direction de Jack et déclare: ''Il est plus beau que Marlon Brando''» Le compliment n'est pas sans fondement...

Lisez ce qu'en écrit Jack Kérouac, dans Desolation Angels: «Ce que Dali voulait dire, c'était que mes yeux étaient bleus comme les siens, mes cheveux noirs comme les siens et quand nous nous regardions les yeux dans les yeux, nous ne pouvions supporter tant de tristesse. Pour lui, la tristesse est belle.»

Décidément, la bonne fée marraine -des contes de ma mère l'Oye- ne s'est pas penchée sur son berceau. Et pour cause, elle rôdait dans la maison, attendant l'heure de frapper Gérard -Ti Ange Gérard. «Durant les quatre premières années de ma vie, et alors que Gérard vivait, je n'étais rien, c'est-à-dire seulement Gérard.» Triste et désolant... Une tristesse latente le suivra toute sa vie...

Veuillez noter que les citations sont tirées de l'essai Jack Kérouac, de Victor-Lévy Beaulieu, objet de notre lecture de juin sur Livranaute. Allez faire un tour... plusieurs billets vous attendent.
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Psitt! Même Lise Payette n'arriverait pas à choisir le plus bel homme. On parie! Dis-moi, ô Lise, qui est le plus homme? Pas de réponse.

mardi 23 juin 2009

Bonne fête de la St-Jean

Québécois et Québécoises, de tous horizons, célébrons notre Fête Nationale, avec fierté et dans la joie!
Que la fête commence! Bonne St-Jean!
Et que ça swigne..
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Revenez me voir dès le 25. Notez bien que je serai ici, sur Littéranaute, tout l'été.

Venez aussi faire un tour sur mon blogue siamois Livranaute. Le mois de juin est consacré à la route avec Jack Kerouac et Le Survenant. J'aime la visite...

Allez, je vous embrasse! Bonne fête de la St-Jean!

Ce matin, Pierre Foglia est inquiet. Et vous?

Qu'est-ce qui inquiète Pierre Foglia? Il craint la disparition de la presse (petit p) écrite? (...) «Inquiet? Oui, mais pas de la disparition des journaux, ni du livre, ni du papier.»
Il est inquiet du manque de capacité de lire en profondeur, si j'ai bien lu... J'ajoute ici mon grain de sel: on peut, surtout, s'interroger sur notre capacité de concentration -préalable à la capacité de lire en profondeur. Combien de pages d'affilée lisez-vous sur internet? Fuyez-vous les textes trop longs, trop exigeants?
Bref, lisez-vous court et facile? Cherchez-vous, dans un texte, que ce qui vous convient à l'instant même? Oui... Non... Ça dépend...

«Qui va savoir encore lire dans 50 ans?» se demande Pierre Foglia.
(...) «Le web est en train d'emporter ce qu'il vous restait de capacité à lire, pas seulement en profondeur (1) mais pire, en limitant votre rapport au langage dans ce qu'il a de «pratique» pour communiquer»
(...) «Inquiet, oui. Qu'il n'y ait plus personne pour lire les textes quel que soit leur support, papier ou web.»
Voilà qui nous ramène à La Route de Cormac McCarthy où les deux seuls humains, dignes de ce nom, un père et son fils, errent sur la route. «Il avait apporté le livre du petit mais le petit était trop fatigué pour lire.» Deux humains et un livre pour enfant, un seul livre... (lire mon billet du 14 juin 2009, sur Livranaute)

Nous qui écrivons sur des blogues, qui lisons des livres, des textes sur internet, cet article nous interpelle. En prime Pierre Foglia parle, avec brio, de son métier de typographe, de l'achat de son premier ordinateur. À lire, en entier..., sur Cyberpresse.
___ (1) Voici le renvoi mentionné dans l'article: «à lire absolument si ce n'est déjà fait : Is Google Making Us Stupid?, un article de la revue américaine The Atlantic, numéro juillet-août 2008, par Nicholas Carr.»

lundi 22 juin 2009

Au solstice d'été, en avant la musique!


Le solstice de l'été, un grand moment de l'année: car il correspond au début de l'été. Le jour le plus long de l'année, la nuit la plus courte. Cette année. c'était... hier. Enfin, le solstice pas l'été... du moins on l'espère. Ayons une bonne pensée pour les habitants de l'hémisphère Sud qui se gèlent les orteils. Chacun son tour, inutile de se presser au portillon.
Cette année, les villes de Montréal et Québec ont célébré la fête de la Musique, emboîtant ainsi le pas à la France qui célèbre cette fête depuis 1983.
Allez! on swigne la compagnie et on se marche pas sur les pieds. En attendant la fête de la St-Jean...

dimanche 21 juin 2009

Bonne fête des Pères!

Pères, je vous aime!

Avec vos qualités, et vos défauts: tels que vous êtes... Je vous aime, telle que je suis (avec mes [grandes] qualités, et mes [petits, tout petits] défauts...
Aimons-nous les uns les autres et VIVE LA VIE!

Bonne, et heureuse, journée!
Profitez-en... ça n'arrive qu'une fois par année.
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Psitt! En orthographiant Fête des pères ainsi, j'ai fait deux fautes... plutôt qu'une, dans mon billet du 18 juin 2009. Il faut écrire: fête des Pères, dixit l'OLF, comme on écrit l'université du Québec à Montréal, l'université de Montréal . Eh ben, oui!
Errare humanum est... Que nous sommes humains quand nous écrivons des bêtises! Oui.

samedi 20 juin 2009

Ne touchez pas à notre matinière

Dans mon blogue de samedi dernier (billet du 13 juin 2009), je vous invitais à monter tous, aux barricades! L'objectif visé: garder l'émission, diffusée les samedis et dimanches matin sur les ondes d'Espace Musique, que Carole Trahan anime avec brio. Douce, charmante et charmeuse, drôle et coquine, elle sait enchanter ses auditeurs et auditrices, dès 6 h à potron-minet, comme elle aime bien, et joliment, le dire -avec un clin d'oeil dans la voix.
Les bonzes de Radio-Canada ont décidé de «flusher» l'émission. Pourquoi? C'est une émission qui attire un auditoire fidèle, qui récolte de bonnes cotes d'écoute, et qui ne cesse de les augmenter... Faut couper! Faut leur répliquer: aller couper ailleurs, dans le mauvais gras... Je vous invite à signer la pétition sur le site de Sisyphe et y incrire l'adresse de votre site ou de votre blogue. Pour que Carole Trahan nous revienne à l'automne.

Lisez ce qu'en dit Radio-Canada: «Les matins, Espace musique propose une émission chaleureuse et vivante, sous le signe de la bonne humeur. Carole Trahan pimente l'émission d'anecdotes sur la musique classique à caractère universel et insolite, et informe les auditeurs des événements artistiques et musicaux d'envergure nationale et internationale à venir. En direct de Québec.» Vous avez bien lu.
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Psitt! Je ne ferai pas de commentaire, mais je laisserai parler la science. En exergue à leur étude, deux chercheurs en psychologie ont écrit, sur ScienceDirect.com : ««Dire une chose et en faire une autre»: de la déclaration de liberté dans le paradigme de l'hypocrisie induite.» «Saying one thing and not doing it»... (en français comme en anglais)

jeudi 18 juin 2009

Voici un cadeau pour la Fête des pères!

Vous cherchez un cadeau «original». La nuit dernière, vous avez couru à une vitesse folle, un pied dans une chaussure rouge feu, l'autre dans une pantoufle à carreaux, tout nu, vous avez couru pour attraper de beaux cadeaux joliment emballés et enrubannés, de beaux cadeaux qui s'enfuyaient, qui s'envolaient dès que vous arriviez à mettre la main dessus. Vous en attrapez un, enfin... Non, c'est une femme... Cauchemar mauvais sort, comme le chantait Robert Charlebois, paroles et musique de Michel Choquette.

J'ai trouvé pour vous... Un livre qui restera, à jamais, gravé dans la mémoire de celui qui le recevra. Un livre qu'un père dédie à son fils John Francis McCarthy, huit ans. Voilà, nous y sommes. L'écrivain, peu bavard, a tout de même révélé à Oprah Winfrey qu'il n'aurait jamais écrit ce livre sans son fils.

Un livre trop sombre, trop dur, trop... Non, il n'y a rien de trop dans le livre La Route de Cormac McCarthy. Vous l'avez faux, tout faux. Un livre qu'un père dédie à son jeune fils s'offre à un père. Bon, on s'entend là dessus.

Le puissant sentiment qui traverse le livre est celui de l'amour inconditionnel du père envers son fils, et réciproquement, celui d'une confiance indéfectible. Tout au long du récit, des liens filiaux forts se tissent, qui illuminent ce monde sombre. Une relation père-enfant si douce, malgré l'extrême dureté de leurs conditions de survie. Une relation si rationnelle, malgré le fait que le père veut préserver son jeune enfant, il ne lui raconte pas d'histoires... il explique. Des échanges si simples et si profonds tout à la fois, sans babillage, sans plainte, ni complainte. Et quelle leçon de courage! «Il faut que tu continues d'avancer, tu ne sais pas ce qu'il pourrait y avoir plus loin sur la route», dit le père à son fils.
Jamais, du moins dans un roman, un père n'aura tant aimé son fils.
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C'est là, à mon avis, le thème central du livre: ce père aimant qui guide son jeune enfant, au milieu d'embûches, pour assurer sa survie. Qui lui inculque le courage d'aller plus loin sur la route de leur vie. N'est-ce pas le rôle d'un père dans la vraie vie...

Oui, à bien y repenser, La route est un cadeau impérissable à offrir à la Fête des pères, avec une dédicace toute simple. Pas un mot de trop...

mercredi 17 juin 2009

Igor Stavinsky en feu!

Igor Stravinsky est né le 17 juin 1872 en Russie, et mort le 2 avril 1971, à New-York, presque centenaire. Une longue et fructueuse vie. Son œuvre s'étale sur presque... soixante-dix ans!
Compositeur, pianiste, chef orchestre, sa contribution au monde musical, au monde de la beauté, est considérable, et ne peut que susciter notre plus vive admiration.
Écoutez L'oiseau de feu, et voyez diriger le Maître sur YouTube

Je vous ai déniché deux petites merveilles:
Une danseuse qui se transforme en oiseau de feu, sous nos yeux ébahis;
et, un diaporama de 5 illustrations de Fédérick Back.
Sur le site de Fédérick Back

mardi 16 juin 2009

Ne tuons pas la beauté du monde

Vous avez lu La Route de Cormac McCarthy? Pour ma part, je l’ai lu, et relu plus tard pour écrire un commentaire sur mon blogue Livranaute. Pour décanter mes idées, pour calmer mes émotions. Rien à faire: j’en sors ébranlée, les larmes aux yeux, le blues au cœur. Pourtant, je ne suis pas particulièrement émotive. Voyez les livres que j’ai commentés, les sujets que j’ai abordés, sur ce même blogue. Voyez les auteurs, Michel Quint, Paul Auster, Jack London, Jack Kerouac.
Tout comme la Route de Jack London et Sur la route de Jack kerouac, La route de Cormac McCarthy est en résonnance avec les préoccupations de la société. Trois œuvres majeures qui marquent les esprits et s’inscrivent dans la pérennité.

Pour que nos descendants voient le bleu azur de la mer -que l'enfant ne verra jamais-, «ne tuons pas la «beauté du monde».

«Ne tuons pas la beauté du monde
La dernière chance de la terre
C'est maintenant qu'elle se joue

Ne tuons pas la beauté du monde
Faisons de la terre un grand jardin
Pour ceux qui viendront après nous
Après nous»

Je vous suggère amicalement, et fortement, d’écouter Diane Dufresne chanter cet Hymne à la beauté du monde. C’est, justement, de toute beauté! Les paroles sont de Luc Plamondon, et la musique de Christian St-Roch.
Mes chaleureux remerciements à ces deux créateurs, et à cette fabuleuse interprète. Merci également à l'auteur de la vidéo.
http://yep.mikehorn.com/music/gallery/Diane-Dufresne-L-hymne-la-beaut-du-monde.

samedi 13 juin 2009

Tous, aux barricades!

Aux barricades... Sont-ce celles dont parlait Édouard Launet, dans Libération? Il nous informait qu'à l'université de Chicago se déroulait une lecture marathon des Misérables de Victor Hugo. Oui, vous avez bien lu, Victor Hugo! Il cite, et je le cite: «Dans le climat économique actuel, la misère redresse son horrible tête, expliquent les organisateurs. Lire le chef-d’œuvre de Victor Hugo dans cette période de crise offre une excellente occasion de réfléchir aux valeurs de notre société.» Launet nous ramène à la préface de Victor Hugo: «Tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de cette nature pourront ne pas être inutiles»
Des livres, assurément, et de la musique classique... ne seraient -remarquez le conditionnel- pas inutiles à Radio-Canada. Mais voilà que les grands bonzes de la «culture», qui avaient déjà banni des ondes des émissions littéraires et musicales de qualité -suivies par un auditoire fidèle- décident de couper encore... Toutes les raisons sont bonnes... on ne le sait que trop. Compressions... Pourquoi pas une occasion de réfléchir aux valeurs de la société d'État, qui s'en va... nulle part. Informe, difforme, Espace Musique finira en poutine... flottant dans un EFNI, un espace fluide non-identifié.
Aux barricades... Les bonzes ont décidé de radier l'émission de Carole Trahan, des samedis et dimanches matin; elle partira dès le 28 juin 2009.
Carole Trahan à potron-minet, puis Edgar Fruitier :quelle belle matinée du samedi!
Carole Trahan à potron-minet et Louis Lefèvre: quelle belle matinée du dimanche!
Tous, aux barricades! Sauvons l'émission! Je vous lance une triple invitation:
lire l'article d'Odile Tremblay, dans Le Devoir, et lui envoyer un message, sur le formulaire«Voter Carole Trahan»;
vous rendre sur le site de Sisyphe, créé par Daniel Turp et Micheline Carrier pour signer une pétition:«Ne touchez pas à la Matinière.» ;
et, relayer le message, avec l'adresse de votre blogue ou de vore site. Le temps presse...
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Psitt! Vous ne connaissez l'émision de Carole Trahan, diffusée depuis Québec? Alors, écoutez-la, et vous l'adopterez. J'en suis certaine! Écoutez pour voir...

mercredi 10 juin 2009

Les deux Jack et Charles

Un petit mot, seulement. Il pleut, et j'ai le spleen. Les idées me fuient comme des lièvres. Un petit mot donc, pour vous dire que je viens de publier trois nouveaux billets sur Livranaute.
Découvrez The Road de Jack London, et la suite de la Filière américaine, avec Jack Kerouac et On the Road. Deux oeuvres incontournables.

J'ai le spleen, et Charles Baudelaire aussi... à preuve.
«Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle / Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis, /Et que de l'horizon embrassant tout le cercle / Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;
[...]
Quand la pluie étalant ses immenses traînées / D'une vaste prison imite les barreaux, / Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées / Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
[...]
Spleen, dans Les Fleurs du mal, de Charles baudelaire.

lundi 8 juin 2009

Le «brûleur de dur»

Quid? Voyageur sans billet, le «brûleur de dur» se cache sous la banquette, se glisse dans le wagon de marchandises, monte sur le toit du wagon... Il développe mille tactiques pour monter à bord d'un train -même en marche, s'il est un casse-cou, il lui faut, à tout prix, éviter le contrôleur de billet. Il n'a pas de billet, il n'a pas d'argent, il a le ventre creux, il va en semelles troués, en guenilles.

Au cours de la crise économique mondiale des années 1880, les États-Unis –qui ont suscité la crise ne remplaçant l'argent par l'or, comme monnaie-refuge- ont été durement touchés. La misère sévit, et les chômeurs cherchent de sorties de secours, souvent en vain. Aussi sont-ils nombreux à s'engager dans l'«armée» de cent mille chômeurs du «général» Kelly. Le but visé : marcher sur Washington pour forcer le gouvernement à entreprendre des travaux publics, construire des routes. La dite armée squatte des trains, des «soldats» montent à bord des trains sans billet.

Le plus célèbre de ces vagabonds du rail est, sans contredit, Jack London. Il tiendra un carnet de notes qui lui servira, en partie, de matériau pour écrire The Road, publié en 1907. Il rejoint l'«armée» de Kelly -il a 18 ans et compte plusieurs années de dur labeur- et il raconte les événements s'y liant. Mais il mène aussi sa propre vie de «hobo», de «tramp», de clochard, de vagabond, se déplaçant en brûlant le dur. Il voyagera ainsi à travers les États-Unis et le Canada; il se rendra, entre autres, à Montréal et Niagara Falls.

Son livre de The Road est un incontournable. C'est le premier d'une filière américaine, qui marque le premier jalon de la route. Suivront à des années d'intervalle Jack Kerouac et Cormac McCarthy. Sur mon blogue Livranaute, je vous donne à lire des extraits choisis de The Road qui pourront guider votre lecture de certains chapitres ou du livre. De toute manière, ils vous donneront un aperçu livre. Le texte original est disponible en entier, sur internet, il est écrit en «argot américain»… en slang. À mon avis, c'est dans cette langue, dans ce texte brut, que le récit est le mieux rendu, le mieux senti. C'est une question de choix…

Je vous attends, avec plaisir, sur Livranaute. Dans la même veine, vous y trouverez deux autres billets:«On the Road. La filière américaine (1) » et «Le grand dieu des routes». C'est un rendez-vous…

mercredi 3 juin 2009

Hurlez, objets familiers!

On annonçait, en grande pompe, l'ouverture récente du musée de Magritte à Bruxelles, dans la maison même où le peintre a oeuvré durant vingt-quatre ans. Je saisis l'occasion pour vous inviter à voir, et à admirer, les oeuvres de ce peintre surréaliste.
Des oeuvres entre rêve et inconscient, faisant appel à de nouveaux matériaux et des techniques novatrices. Des oeuvres qui nous font voir des objets, et des êtres aussi, au-delà de la réalité, au-delà du regard.
René Magritte (1898-19670) signalait justement sa «volonté de faire hurler les objets familiers», ceux-là mêmes «Qui s'attachent à notre âme et la force d'aimer», selon ce vers d'Alphonse de Lamartine.

Ceci n'est pas une pipe: la trahison des images (à gauche)

L'empire de la lumière (à droite)

lundi 1 juin 2009

Belles de Lune

2009 est l'Année internationale de l'astronomie. Je vous lance une double invitation: lire mon billet du 7 janvier 2009, et voir une vidéo sur Youtube, et d'autres semblables. Il est encore temps d'admirer le ciel, avant que La Route de Cormac McCarthy passe par ici...
Le ciel de jour, le ciel des nuits étoilées, et aussi le ciel des nuits «lunées» avec ses Belles qui ne cessent de rouler de l'œil...

Vous avez lu Salammbô (1883)? Gustave Flaubert, il faut le dire haut et fort, n'a pas écrit que Madame Bovary (1857)... que, d'aucuns, ne connaissent que de nom...
Salammbô, est la fille d'Hamilcar «dirigeant» de Carthage en guerre contre Rome. Consacrée à la déesse de la lune, Tanit, elle la prie en des termes poétiques. En voici un passage à lire au clair de lune ou à la lueur de ta chandelle, mon ami Pierrot.

Salammbô «releva la tête pour contempler la lune, et, mêlant à ses paroles des fragments d'hymne, elle murmura :
− " Que tu tournes légèrement, soutenue par l'éther impalpable ! Il se polit autour de toi, et c'est le mouvement de ton agitation qui distribue les vents et les rosées fécondes. Selon que tu croîs et décrois, s'allongent ou se rapetissent les yeux des chats et les taches des panthères. Les épouses hurlent ton nom dans la douleur des enfantements ! Tu gonfles le coquillage ! Tu fais bouillonner les vins ! Tu putréfies les cadavres ! Tu formes les perles au fond de la mer ! "
− " Et tous les germes, ô Déesse ! fermentent dans les obscures profondeurs de ton humidité. "
− " Quand tu parais, il s'épand une quiétude sur la terre ; les fleurs se forment, les flots s'apaisent, les hommes fatigués s'étendent la poitrine vers toi, et le monde avec ses océans et ses montagnes, comme en un miroir, se regarde dans ta figure. Tu es blanche, douce, lumineuse, immaculée, auxiliatrice, purifiante, sereine. "
Le croissant de la lune était alors sur la montagne des Eaux−Chaudes, dans l'échancrure de ses deux sommets, de l'autre côté du golfe. Il y avait en dessous une petite étoile et tout autour un cercle pâle. Salammbô reprit :
− " Mais tu es terrible, maîtresse ! ... C'est par toi que se produisent les monstres, les fantômes effrayants, les songes menteurs ; tes yeux dévorent les pierres des édifices, et les singes sont malades toutes les fois que tu rajeunis. "
− " Où donc vas-tu ? Pourquoi changer tes formes, perpétuellement ? Tantôt mince et recourbée, tu glisses dans les espaces comme une galère sans mâture, ou bien au milieu des étoiles tu ressembles à un pasteur qui garde son troupeau. Luisante et ronde, tu frôles la cime des monts comme la roue d'un char. "
− " O Tanit ! tu m'aimes, n'est-ce pas ? Je t'ai tant regardée [...]
Source: IN LIBRO VERITAS, p.1o. À visiter, sans faute... c'est le site de la littérature équitable. Pour lire, écrire et publier gratuitement. On ne peut demander mieux ni plus!
Voir également: http://www.mediterranees.net/romans/salammbo/index.html.
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