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vendredi 1 juillet 2011

Le 2 juillet 2011. Escapade. Théâtre. Fête champêtre

Toutes affaires cessantes, le 2 juillet 2001, je vous invite à assister à la pièce de théâtre inédite Les menteries d'un conteux de basse-cour de Victor-Lévy Beaulieu au Caveau-Théâtre. Gâtez-vous...  offrez-vous ---le vous étant vous et votre dulcinée ou don Juan---  une fête champêtre, vin d'amitié, repas gastronomique aux saveurs du terroir, dans un lieu à l'avenant, le magnifique domaine du Manoir French. Un petit cadeau avec ça? Ben voyons...cela va de soi: un exemplaire autographié de la pièce de théâtre.

Le rendez-vous a lieu demain, samedi, de 16h30 à 19 heures, au 31 de la route 32. Google Maps vous tracera le chemin à suivre ou encore le service de réservations du Caveau-Théâtre vous l'indiquera ou encore les Éditions Trois-Pistoles, et ce, avec le plus grand plaisir et le plus beau sourire!
La pièce de théâtre commence à 20h 30.
[Le coût pour le «kit au complet» est de 65$; pour la pièce de théâtre seulement est de 22$. Sortez votre calculatrice... et votre joie de vivre!]

Un mot sur la pièce. Les menteries d'un conteux de basse-cour de Victor-Lévy Beaulieu
«Dans sa nouvelle pièce, Victor-Lévy Beaulieu raconte la naissance d’Abel Beauchemin, son alter égo, à Saint-Paul-de-la-Croix, sa petite enfance à Trois-Pistoles, son enfance et le début de son adolescence à Saint-Jean-de-Dieu, Saint-Clément et Saint-Cyprien. Des anecdotes, parfois cocasses et drôles sur la famille Beauchemin, mais aussi émouvantes parce qu’Abel n’est pas un enfant comme les autres, et se passionne pour les animals qui sont la grande affaire de sa vie. Victor-Lévy Beaulieu est l’auteur d’une quinzaine de pièces de théâtre dont plusieurs furent jouées au Caveau-Théâtre, notamment La maison cassée qui fut vue par 75 000 spectateurs au Québec, L’Héritage et La guerre des clochers qui a remporté le Grand prix national du théâtre en région, avec 10 000 spectateurs en un seul été» [Le Caveau-Théâtre]

Une escapade, une romance, et tout, et tout, et tout ce qui ne se dit pas... 

Pardon? Je vous entends me dire que je me répète, que je radote, que je vous ai tout dit cela et plus encore le 21 juin 2011, un mardi... Euh... En effet, en effet... Je me souviens ---c'est ma devise--- à présent.

Comme dirait l'autre «que voulez-vous», j'écoute par le (mauvais) temps qui court Les mémoires d'un amnésique d'Éric Satie, un des textes les plus drôles et les plus spirituels que je connaisse. Ceci, sans doute, explique cela.

Pour conclure, disons que je vous lance un rappel! À bientôt!


 _____
[] Le  caveau théâtre: caveauhttp://caveautheatre.com/index.php
[] Réservations et renseignements: Au Caveau-Théâtre : 1 418 851 4759
   Aux Éditions Trois-Pistoles : 1 418 851 8888

vendredi 24 juin 2011

Fête nationale 2011. Québec, terre de légendes

Bonne Fête nationale du Québec!

C'est avec fierté et grande joie, toutes voiles gonflées, que vous et moi entrons dans la légende pour fêter --comme dirait Fred lui-même en personne-- de la bouche, de l'oreille, de la jambe gigoteuse et de partout, la Fête nationale du Québec. Le Québec, une terre de légendes. 

Embarquons dans le canot de la Chasse-galerie, allons affronter les monstres marins du lac Memphrémagog.

Allons rencontrer la séduisante Sedna des Inuits et Aahenstic, la femme tombée du ciel, connue des Hurons-Wendats. Plongeons pour retrouver Dame Blanche des chutes Montmorency ou la belle Blanche de Beaumont, englouties par les flots aux alentours de Percé, amoureuses éperdues et éplorées.

À moins que votre esprit coquin vous pousse vers les mystérieuses coureuses des grèves qui séduisent les marins de St-Jean-Port Joli. Avez-vous pensé au Diable, à ses métamorphoses et à ses tours pendables qui pourraient vous en coûter une beurrée et puis une autre? À moins que vous soyez plus malin que lui. À Malin, malin et demi!

Et le bon Dieu, les saints, le curé, le vicaire qui ne cèdent pas leur place. Oh là, vous les aviez oubliés ceux-là ou peut-être même que vous ne les connaissez pas ou si peu: prenez garde, ils rôdent...  miracle, sauvetage d'une âme en péril et que sais-je encore.

Attention, dans un ville moderne vous vous sentez à l'abri. Sachez que les légendes se font urbaines et... modernes.

« À l’heure où la parole se digitalise, où le conte s’écoute sur le web, la tradition orale se métamorphose.  Dans les campagnes comme en ville, les conteurs prennent d’assaut les petits cafés, les débuts de soirées des bars et se rapproprient la mémoire de leur quartier ou de leur village afin de créer des récits bien d'aujourd'hui, ancré dans les racines de la tradition orale et qui se déploie vers l'ailleurs.  Tout comme la géographie façonne les légendes, ceux qui peuplent les villes et villages inspirent aussi nos conteurs contemporains.


La légende se fait urbaine. À l’image de notre population, la parole se mondialise, se fusionne, se métisse.  L’ancien se mêle au nouveau; la pure laine, à la soie venue d’Asie.  Le conte se fait festif et les festivals se multiplient.  Le conte intègre et les différentes vagues d’immigration ont laissé leur trace.


On le voit, le conte est un miroir du pays, à travers le prisme du peuple qui l’habite. Les Québécois possèdent à cet égard un trésor qui mérite d’être mieux connu, car il constitue une richesse collective que rien ni personne ne peut lui ravir. Une richesse qui, comme tout élément fondamental d’une culture, fait partie de sa raison d’être, de son identité.»  [Texte de Henri Dorion et Sylvi Belleau]

Cette année, nous avons un «porte-bonheur» de la Saint-Jean, notre conteur national Fred Pellerin, et deux porte-parole Marie-Soleil Michon et Marcel Sabourin.

Fred Pellerin vous conte «Il était une fois...». La vidéo est suivie de son texte.

Je vous souhaite une Bonne Saint-Jean! 
Bonne Fête nationale! Entrez dans la légende!




Il était une fois…
Puis c'était toujours des géantes,
Puis c'était toujours des géants,
Puis ça se passait toujours
Dans un pays lointain...

Ils disaient : Il était une fois…
Ça chauffait les maisons,
Ça tenait en haleine
Les enfants puis les soirs longs.

C'était des dires,
C’était des contes,
C’était des histoires à rester debout.

Parce que le chez-nous
Il se tenait le dos drette.
Le chez-nous,
Il se tenait au bout du mât.
C’était comme un bout de voile
Taillé d’avance
Pour un bateau qui était pas là,
Mais voguait dans les espérances.

Les usages puis les jours
Côtoyaient les légendes.
Il mouillait des hommes forts,
Des Alexis grands coureurs,
Puis les jupons de la Rose
Qui faisaient danser les diables,
Les canots qui déchiraient
Les dentelles boréales.

Il était une fois…
C’était un temps de mythes.
Les chemins étaient pas longs,
Mais ça s’ouvrait sur du vaste.
Y avait des poètes au pouvoir,
Y avait des possibles à pleines clôtures.


Il était une fois…
C’était pas de la nostalgie,
C’était juste un entrebâillage
Sur des demains qui se pouvaient encore…

Il était une fois…
Il était une fois jusqu'à hier...
Il était une fois jusqu’à maintenant…
Le grand maintenant
Qui sonne à la porte du siècle fou.
Le grand maintenant qui insiste,
Les doigts plantés dans le seuil
D’une immense maison
Sans pays.

On se vote comme on se vend.
Puis les partis oublient de nous faire un tout.
L’histoire s’écrit à l’encre débile.
Advienne qui pourrira.

Jusqu’à se dire que peut-être…
Chacun de notre bord…
Peut-être que l’histoire nous a joué un tour,
Peut-être qu’il n’est plus une fois,
Peut-être qu’il n’est plus aucune fois.

Ils sont où nos hommes forts,
Les géantes, les coureurs,
Les diables, les belles danseuses?
Quand on cogne sur la bulle
L’impression que ça sonne creux
Comme une grande légende vide.

Il était une fois…
Est-ce qu’il est déjà une fin?



Il était une fois,
Il n’est plus une fois.
Pourtant, les demain continuent
De cogner à la porte.   

Les demains.
Il sera une fois…
Ça se conjugue bien.

Il sera une fois,
Dans des horizons doux,
Un monde où l’amour
A pas trouvé sa putain, 

Un monde où les cœurs se retroussent,
Haut et fort,
À se construire du grand et du solide,
À pleine face dans l’histoire,
À pleines gorgées d’appartenance,
À tirer dans les mémoires,
Là où la devise se souvient,
Pour se faire des lignes d’avenir,
Puis se donner la survivance.

On ira réveiller le vent,
Celui qui tient l'espoir et le cap.
Sur les mots puis dans les airs,
Dans le grand manche branlant
Avec quatre siècles d’erre d’aller…
Dites-moi qu’on fonce.
À la limite, s’il faut tomber,
On aura l’élégance de tomber ensemble.

Est-ce qu’il sera une fois?
Il sera des millions de fois.
Il sera sept millions de fois.
Puis l’histoire va reprendre de son aile
Puis son coin de ciel.

Il sera une fois…
Dans un pays lointain…
Juste de le dire
Déjà il est moins loin.

Il sera une fois
Puis on sera tous des géantes, des géants!

mardi 21 juin 2011

Oyez, oyez, gentes gens! Une invitation toute spéciale de VLB !

Aux Éditions Trois-Pistoles

VLB VOUS INVITE CHEZ LUI POUR LA PREMIÈRE DE
LES MENTERIES D’UN CONTEUX DE BASSE-COUR!
De 16 h 30 à 19 heures le samedi 2 juillet prochain, Victor-Lévy Beaulieu vous invite chez lui, au 31 route 132 est, pour célébrer les aveilles de la première de Les menteries d’un conteux de basse-cour.
Une fête champêtre au milieu d’un paysage luxuriant, avec une vue imprenable sur la mer Océane !
Tout en vous promenant dans le domaine du Manoir French, vous aurez droit au verre de l’amitié.
Un repas suivra : une plantureuse salade dite des Menteries du chef Germain de la Maison de l’écrivain ; des viandes à la VLB – bœuf, porc et orignal dans une sauce dite swigneuse de la Basquaise ; gâteau dit du Conteux au généreux coulis de framboises cueillies dans les jardins du Manoir French. Le tout arrosé de bière ou de vin.
À chacun des convives, VLB remettra un exemplaire autographié de Les menteries d’un conteux de basse-cour dont ce sera le lancement officiel.
À la fin de cette fête champêtre, ce sera la première de la nouvelle pièce de VLB au Caveau-Théâtre, à 20 h 30.
Le coût d’un billet pour cette fête champêtre, l’exemplaire autographié des Menteries d’un conteux de basse-cour et la première de la pièce au Caveau-Théâtre est de 65 $.
Réservez dès maintenant car les places sont limitées!
Au plaisir de vous accueillir le 2 juillet prochain au Manoir French et au Caveau-Théâtre.
RÉSERVATIONS
Au Caveau-Théâtre : 1 418 851 4759 Aux Éditions Trois-Pistoles : 1 418 851 8888

{}une pareille invitation, ça ne se refuse pas... 
{} une pièce de théâtre qui ne manquera, certainement pas, de piquant... 
{} une promenade dans un beau domaine, 
{} du boire et du bon manger, qui vous met l'eau à la bouche, juste à lire le menu
{} et un livre. 
Une fête champêtre digne des dieux!
En prime, une escapade. 
Évadez-vous!
Prenez le temps de vivre...
de vous la couler douce...


_____
Psitt! N'attendez pas de gagner un million à la Loto, prenez les devants.


mercredi 23 février 2011

La langue de Molière... et le Cardinal. Poésie

Source:Wikipédia
C'est la saison des amours refroidis, des amours interdits. Mais rien n'empêche le Cardinal, tout de rouge vêtu, plumes frissonnant au vent, de fredonner son appel à sa femelle «huitt... huitt huitt», en se balançant sur la maigre branche du saule de mon jardin. Je l'observe de ma fenêtre; en arrière-plan, le ciel d'hiver d'un bleu limpide. ll fait soleil, il fait froid. La vie est belle.

Alors, que vous changerais-je? Un «huitt... huitt huitt» pour dire «Qu'elle est belle  la langue Molière»».  Voici donc le poème que j'ai reçu de Roch Ménard, de l'UQAM (Université du Université du Québec à Montréal), et je vous transmets avec amour, délices et orgue...

«Qu'elle est belle  la langue de Molière

AVOIR et ÊTRE

Loin des vieux livres de grammaire,
Écoutez comment un beau soir,
Ma mère m'enseigna les mystères
Du verbe être et du verbe avoir.
 Parmi mes meilleurs auxiliaires,
Il est deux verbes originaux.
Avoir et Être étaient deux frères
Que j'ai connus dès le berceau.
 Bien qu'opposés de caractère,
On pouvait les croire jumeaux,
Tant leur histoire est singulière.
Mais ces deux frères étaient rivaux.
 Ce qu'Avoir aurait voulu être
Être voulait toujours l'avoir.
À ne vouloir ni dieu ni maître,
Le verbe Être s'est fait avoir.
 Son frère Avoir était en banque
Et faisait un grand numéro,
Alors qu'Être, toujours en manque.
Souffrait beaucoup dans son ego.
 Pendant qu'Être apprenait à lire
Et faisait ses humanités,
De son côté sans rien lui dire
Avoir apprenait à compter.
 Et il amassait des fortunes
En avoirs, en liquidités,
Pendant qu'Être, un peu dans la lune
S'était laissé déposséder.
 Avoir était ostentatoire
Lorsqu'il se montrait généreux,
Être en revanche, et c'est notoire,
Est bien souvent présomptueux.
 Avoir voyage en classe Affaires.
Il met tous ses titres à l'abri.
Alors qu'Être est plus débonnaire,
Il ne gardera rien pour lui.
 Sa richesse est tout intérieure,
Ce sont les choses de l'esprit.
Le verbe Être est tout en pudeur,
Et sa noblesse est à ce prix.
 Un jour à force de chimères
Pour parvenir à un accord,
Entre verbes ça peut se faire,
Ils conjuguèrent leurs efforts.
 Et pour ne pas perdre la face
Au milieu des mots rassemblés,
Ils se sont répartis les tâches
Pour enfin se réconcilier.
 Le verbe Avoir a besoin d'Être
Parce qu'être, c'est exister.
Le verbe Être a besoin d'avoir
Pour enrichir ses bons côtés.
 Et de palabres interminables
En arguties alambiquées,
Nos deux frères inséparables
Ont pu être et avoir été.
 Joli non ?

Bien loin des contenus humoristiques des envois habituels.
Exceptionnellement ce texte mérite d'être diffusé largement.

Vive la langue française.» 


Vive la Vie!
Vive l'Amour!
Chantez votre «huitt.. huitt huitt»
Soyez heureux! 


mercredi 12 janvier 2011

En astronomie, le Lynx est une constellation / En littérature, La constellation du lynx est un livre

En astronomie, le lynx est une constellation
Citation accompagnant l'image: Pauvre en étoiles et difficilement repérable «devant la tête et sous les pattes avant» de la Grande ourse, cet astérisme fut imaginé par Johannes HEWELL, vers 1660, pour combler un vide existant entre les constellations déjà existantes. Il écrivit à son propos : «il n’y a là que de petites étoiles et il faut avoir des yeux de lynx pour les distinguer [...] le ciel est trop vide par là pour qu’on laisse ce vide sans le remplir.»

 Qui est Johannes HEWELL ou HEVELIUS?
Ce savant est né à Gdansk, 28 janvier 1611. Il est décédé le 28 janvier 1687. Il a donc vécu 76 ans: ce qui est très vieux pour l'époque.
Johannes Hevelius, Johann Hewelke ou Johannes Hewel (en allemand) ou Jan Heweliusz (en polonais) est un astronome qui fût appelé le fondateur de la topographie lunaire.
Hevelius a procédé à des observations de tâches solaires de 1642 à 1645. Il a consacré quatre ans à dresser une carte de la surface lunaire.

Aidé par son épouse, il a utilisé et fabriqué des instruments servant à mesurer la position des astres. Il a découvert la libration en longitude de la Lune et publié ses résultats en 1647 dans les Selenographia qui font de lui le fondateur de la topographie lunaire.
Il a découvert quatre comètes en 1652, 1661, 1672 et 1677 (celle de 1661 est probablement la même que la comète 153P/Ikeya-Zhang) et a suggéré la révolution de tels corps dans des trajectoires paraboliques autour du soleil.

La libration? La face visible de la Lune présente un balancement apparent autour d´une position moyenne en longitude : c´est la libration en longitude.
De même, l´inclinaison de son axe de rotation permet de voir une zone supplémentaire en latitude, alternativement au pôles Nord et Sud: c´est la libration en latitude.
Johannes HEWELL
Hewelll et son quadrant


En littérature, La constellation du lynx est un livre
Bien entendu! Qui d'entre vous a pu, ou aurait pu, oublier la magistrale fresque de Louis Hamelin? À moins que, comme dit la chanson '' J'ai la mémoire qui flanche...''

Une invitation
Dans un premier, je vous invite à lire, ou à relire, mon blogue sur La constellation du lynx, le livre de Louis Hamelin.
Et... à en lire des extraits sur Livranaute. Veuillez cliquer à gauche pour joindre le blogue. Merci!

Je vous souhaite une Bonne et Heureuse Année 2011!
Je lève mon verre à votre santé!

Une note d'amour et d'humour...
«Le vin rouge c'est bon pour le bon cœur.
__ Ça a la même couleur d'ailleurs.«
Brèves de comptoir, Jean-Marie Gouriot, Tome ll, p.749

Allez, je vous fais la bise et l'accolade!
Et le bec à pincettes... à la québécoise
_____
Sources: http://www.astro-rennes.com/lexique/termes_h.php#johannes_hevelius et http://fr.wikipedia.org/wiki/Johannes_Hevelius

dimanche 19 décembre 2010

La constellation du lynx - Louis Hamelin

La constellation du lynx, de Louis Hamelin: un roman à lire, impérativement. À moins que vous teniez à passer à côté d'un grand roman. Je ne suis pas la seule à le dire...
Je vous donne à lire ici des témoignages. Ils sont tous suffisamment éloquents pour vous convaincre, si vous ne l'êtes pas déjà. S'ajoutent quelques citations tirées du roman, ou d'entrevues.

«Des fois, Sam, j'ai l'impression que la lumière des faits nous parvient de très loin, comme celle des étoiles mortes.
Et que nous nageons en plein arbitraire quand nous essayons de relier les points pour obtenir une figure plausible. 
Peut-être que les explications que nous cherchons ne sont jamais que des approximations, des esquisses chargées de sens,
comme les constellations: nous dessinons des chiens et des chaudrons là ou règne la glace éternelle des soleils éteints.»
La constellation du lynx, de Louis Hamelin

En 2001, à la mort de son ancien professeur, l'éditeur-poète Chevalier Branlequeue, l'écrivain Samuel Nihilo décide de poursuivre les recherches de ce dernier sur la crise d'octobre 1970.

** *

«La Constellation du Lynx est une formidable réussite littéraire, un livre magnifiquement construit, passionnant d’un bout à l’autre, encore plus riche que son matériau historique —et Louis Hamelin s’est hissé, à force de patience, de travail acharné et de talent, au statut des grands écrivains contemporains, tous pays confondus.
[…]
Mais c’est en obéissant à une voix intérieure impérieuse que Louis Hamelin a soumis les trous de l’Histoire aux exigences de son récit, en opposant à la fiction officielle des événements d’octobre 70 sa fiction personnelle, beaucoup plus convaincante, vaste, passionnante et réelle.
En changeant les noms des protagonistes pour se donner une marge de manœuvre, avec une liberté narrative stupéfiante, en maîtrisant parfaitement les chevaux fougueux de son écriture foisonnante, Louis Hamelin couvre toute la seconde moitié du vingtième siècle.
[…]
Mais son coup de maître a été de créer le personnage de Sam Nihilo, écrivain en quête de vérité sur le fond de l’Histoire. Cet alter ego a permis à Louis Hamelin...
[...]
Un historien se serait limité aux faits; un essayiste aurait mis de l’avant sa propre vision de l’Histoire. Mais Louis Hamelin est un romancier et il englobe l’historien et l’essayiste et en ajoutant un amour démesuré pour ces personnages inspirés du réel, même les plus vils et les plus détestables.
«On peut avoir besoin de l’imagination romanesque pour saisir une partie de la réalité», dit Sam Nihilo. Oui, c’est ce que le roman permet, dans le meilleur des cas. Et c’est, aujourd’hui, le meilleur des cas: une œuvre puissante.

Merci, Louis Hamelin, pour ce grand roman qui a ravi le lecteur que je suis, et qui stimule l’auteur que je m’obstine à devenir.»
Source: Jean Barbe, Le roman dont il est le héraut, sur Canoe.ca

** *
«Une telle entreprise avait de quoi décourager le plus chevronné des romanciers. […]. Au terme d'une dizaine d'années de travail, Louis Hamelin nous donne ce qui est, autant qu'un roman, une enquête. […]. Qui dit enquête dit enquêteur, rôle qui revient, dans La Constellation du lynx, à l'écrivain Samuel Nihilo, alter ego de l'auteur (et l'anagramme de son nom). Reliant un à un les points de ce qui formera une image troublante de justesse, Nihilo avance dans une véritable forêt, au sens figuré le plus souvent, mais aussi au sens propre - très enraciné dans le territoire québécois, ce roman est également, on l'a peu dit depuis sa parution, un chant d'amour à la faune et à la flore d'ici. On pourra remettre en question la langue très humoristique d'Hamelin, laquelle, si elle a le mérite de colorer par l'humour une matière puissamment dramatique, donne à l'ensemble un aspect rigolard (!!!) qui ne sied pas à toutes les scènes, le résultat n'en force pas moins le respect, marquant notre capacité, enfin, à investir par l'art un segment de notre histoire longtemps limité à une chamaille d'historiens et de commentateurs politiques.»
Tristan Malavoy-Racine, Louis Hamelin, La Constellations du lynx, sur Voir.ca

** *
« [...]
Mais pourquoi avoir appelé ainsi Pierre Laporte -Paul Lavoie-, changé le nom de Robert Bourassa, premier ministre du Québec à l'époque, en celui d'Albert Vézina et fait de même avec de nombreux autres personnages réels, en particulier les militants du Front de libération du Québec? (demande Michel Lapierre)

«Mon livre n'est pas un essai. Je me suis servi de l'art romanesque pour creuser la réalité historique», m'explique Hamelin (à Michel Lapierre).

«La lumière des faits nous parvient de très loin, comme celle des étoiles mortes»  (dit l'écrivain Samuel Nihilo)
La constellation du lynx, de Louis Hamelin 
[…]
Jamais dans la littérature québécoise les rapports entre les humains (ces «animaux culturés», me signale Hamelin) n'auront si bien exprimé l'ambiance révolutionnaire mondiale de 1970, de Percé à la Californie de la contre-culture, du Paris soixante-huitard aux camps des fedayins palestiniens. Mais, près de Montréal, rive sud, dans une maison, à côté de celle où se trouve le ministre Lavoie, otage du FLQ, des agents veillent en secret, depuis longtemps, au triomphe de l'ordre établi.
Michel Lapierre, Louis Hamelin et les étoiles d'Octobre, sur Le Devoir.com


** *
Louis Hamelin a été hanté longtemps par le fantôme de Pierre Laporte, le ministre enlevé et assassiné par le Front de libération du Québec (FLQ) en octobre 1970. Obsédé par ce cadavre ensanglanté, à jamais muet sur les circonstances exactes du drame, le romancier a conçu, il y a huit ans, le projet fou de réécrire l'histoire de la crise d'Octobre. Après une minutieuse enquête, il croit avoir compris ce qui s'est réellement passé cet automne-là dans le bungalow de la Rive-Sud où le politicien a trouvé la mort. Dans un ambitieux roman, La constellation du Lynx, il pénètre au plus sombre du mystère, recréant les derniers moments de l'otage, jusqu'à son souffle ultime.
L'auteur de 51 ans a toujours rêvé d'écrire « un grand roman à l'américaine » qui s'attaque à un sujet politique majeur. Écrivain marquant des dernières décennies au Québec, lauréat du Prix du Gouverneur général pour La rage, en 1989, il est connu pour son regard caustique sur ses contemporains et pour ses puissantes évocations des paysages des Amé­riques. […].
[...]
Quarante ans plus tard, la pire crise politique de l'histoire du pays demeure un « traumatisme national jamais élucidé, dit l'écrivain ; c'est notre affaire Kennedy à nous ».
Premier grand roman sur le sujet, La constellation du Lynx a failli prendre la forme d'un essai historique. L'auteur est persuadé que sa reconstitution des faits est plus crédible que la version officielle, qu'il juge bourrée de trous et d'invraisemblances. Les machinations du pouvoir et des forces de l'ordre ont joué, selon lui, un rôle beaucoup plus important dans cette affaire que ne le reconnaissent les ex-felquistes ou les autorités. Et Pierre Laporte est à ses yeux un héros oublié.
*
LOUIS HAMELIN avait 11 ans durant la crise d'Octobre. Il habitait alors en Gaspésie, et il se rappelle surtout l'avis de recherche paru dans les journaux, où l'on offrait 150 000 dollars pour la capture des felquistes - avis de recherche qui orne aujourd'hui son bureau. Il a grandi à Laval, a vécu à Vancouver et à Montréal avant de s'installer dans les forêts de l'Abitibi, où les poules qu'il élevait se sont fait manger par les lynx. Il vit aujourd'hui à Sherbrooke. Cet automne, il enseignera à l'Université d'Ottawa et il sera père pour la première fois. Octobre est son mois préféré.
Noémi Mercier, La bombe Hamelin, sur L'actualite.com

** *

«[…]
Il y a 40 ans, en octobre, l’action violente du Front de libération du Québec atteignait son apogée.
[…]
L’écrivain se souvient encore de l’expression de surprise de ses parents à la vue de l’armée et des mitraillettes, puis de cette musique funèbre entendue à la radio un matin d’octobre 1970 quand le corps de Pierre Laporte a été retrouvé. Il n’a jamais pu oublier non plus les visages des gars de la Cellule Chénier qui tapissaient les murs des bâtiments qu’il observait du coin de l’œil lorsqu’il n’avait qu’une dizaine d’années à peine. Pour combler les silences et les mystères qui habitent encore ces moments marquants, il a décidé d’écrire cette œuvre majeure et certainement incontournable de l’histoire du Québec.
«Plus personne n’osera parler de ces événements sans se référer à La Constellation du lynx», disait l’auteur et réalisateur Jacques Godbout qui est aussi membre du comité éditorial des Éditions du Boréal, où paraît ce roman de 600 pages.
Tout y est, et plus encore puisque, en plus de se référer aux affaires telles qu’elles se sont produites dans les faits, Hamelin en a ajouté, défrichant quelques terreaux riches d’informations jamais ou très peu souvent révélées au grand public.
La grande aventure hamelinesque
Il aura passé huit ans à écrire et à mener ses recherches en farfouillant dans des archives, en réalisant des entrevues ou en défrichant des ouvrages… D’écrivain, il est devenu enquêteur, soulevant des pierres sous lesquelles se cachaient des vérités encore chaudes qu’il a ressuscitées avec le talent de l’orfèvre des mots.
C’est aussi à un véritable voyage à travers des contrées et des époques que nous convie Hamelin. Cette fresque habilement menée, limpide tout en étant très touffue, fait découvrir Samuel Nihilo, un écrivain qui décide en 2001 de poursuivre les recherches sur la crise d’Octobre qu’avait commencées son défunt professeur. Manigances, manœuvres douteuses, personnages captivants l’amèneront à comprendre notamment le rôle joué en 1970 par les services secrets et l’escouade antiterroriste…
«J’ai décidé d’embrasser large, commente Hamelin. Il y a plein d’univers qui s’entrecroisent. Je voulais aussi faire parler les silences. Je pense que la version officielle de l’affaire telle qu’elle nous a été présentée est souvent réductrice.»
[…]
«Je voulais me donner du temps, et ça prenait un sujet à la hauteur de ces envies. J’ai l’impression de l’avoir trouvé puisqu’il y a la crise, bien sûr, mais aussi tout ce qui la préparait. Ce n’est pas vrai qu’en 1970, tout le monde est tombé sur le dos en apprenant ça. J’ai l’impression d’ouvrir la porte à de nouvelles compréhensions», précise-t-il (Louis Hamelin).
À voir son sourire de satisfaction en tenant entre ses mains cette brique se situant à mi-chemin entre le polar et le roman historique, on peut en conclure que son aventure au cœur de ces zones sombres s’avère victorieuse, pour lui certes, mais peut-être aussi pour tout un pan de notre histoire.»
Claudia Larochelle, La Constellation du lynx, Entre polar et roman historique, sur Ruefrontenac.com 

** *
«Je voulais donner vie à cette histoire réduite à deux thèses desséchées, lui donner un souffle épique. Parce qu'elle est passionnante.» Louis Hamelin est intarissable et incollable quand il s'agit de la crise d'Octobre.
[…]
Car trous il y a, affirme l'écrivain, qui les a comblés en livrant son interprétation des faits. «Je propose une solution romanesque, mais je ne prétends pas détenir la vérité», dit-il, estimant que la littérature était la meilleure voie pour expliquer les zones d'ombre des événements et de leurs acteurs.
[…]
La force de La constellation du Lynx réside dans l'ambiguïté entre ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas, entre le roman à clés et la saga romanesque pure.
[…]
De l'Abitibi à Montréal, de la Gaspésie au Mexique, Louis Hamelin a écrit un roman polyphonique qui ne comporte aucun temps mort. Felquistes, indics, militaires, policiers, mafieux, éminences grises, les voix et les points de vue se multiplient et se répondent d'une époque à l'autre, dans une écriture parfois lyrique, parfois ironique, toujours vivante et haletante.
«Même s'il y a plusieurs voix, je crois aussi qu'il y a un ton, une jubilation dans l'écriture», avance Louis Hamelin, qui a parfois été dépassé par l'ampleur de la tâche et admet que sa santé mentale a failli y passer. «Disons qu'on finit par développer un rapport obsessif... J'ai fait et refait des plans, réécrit des sections, alors que certaines scènes étaient là depuis le départ. Ensuite, il fallait tout agencer, et ça a été une partie importante de mon travail.» Ce n'est que dans la dernière année que le «ciment» a vraiment pris, et le plus dur restait encore à faire: entrer dans la maison avec les ravisseurs et leur otage, faire face à ce qui s'y est passé. «J'ai gardé le plus gros pour la fin.»

Malgré les vertiges, l'écrivain qui a maintenant 50 ans n'a pas abandonné: son but a toujours été d'écrire «un grand roman qui brasse», qui concerne la société dans laquelle il vit, et il savait qu'il tenait le bon filon. «Mes modèles, c'est Don DeLillo, Norman Mailer, qui a été un grand commentateur de la société américaine. Ça a toujours été mon idéal, mais pour ça, il faut prendre le temps. Ça ne s'improvise pas.» Il se dit content du résultat, sûrement le livre dont il est le plus fier. Ses projets: probablement un autre recueil de nouvelles, puis, de nouveau, un roman. Une autre décennie de travail en perspective? «Je ne pense pas pouvoir refaire ça, mais quand on s'embarque, on ne sait pas jusqu'où ça nous entraînera.»
Josée Lapointe, La crise d'Octobre selon Louis Hamelin, La Presse, lu sur Cyberpresse.ca

** *
Commentaires sur Radio-Canda
« C'est tellement fouillé, tellement recherché. Un roman fascinant, très bien écrit, que je recommande.»
Claude Bernatchez,  Radio-Canada Québec / Première heure

« Louis Hamelin a un immense talent d’écriture. Sur le plan littéraire, c’est l’une des grandes plumes du Québec. Il y a des chapitres très puissants dans ce roman-là. Il y a des scènes absolument bouleversantes. C’est magistralement rendu. Les dialogues sont forts. Un roman très intense, ambitieux, mais c’est une lecture envoûtante. »
Andrée Poulin, Radio-Canada/Divines tentations

« C’est un très bon roman. Un livre qui s’appuie sur une recherche considérable. Ce qui m’a vraiment impressionné : c’est l’écriture, le style. Il a atteint un niveau impressionnant. Il y a beaucoup d’humour malgré le sujet sombre. »
Tommy Allen, Radio-Canada/Des matins en or

« C’est un phénomène du point de vue littéraire, un phénomène aussi à cause des thèses que l’auteur défend. Une fiction très proche de la réalité. Un livre très intéressant. »
Frédéric Laflamme, Radio-Canada/Chez nous le matin

« Une nouvelle étape dans notre compréhension et dans notre appréhension de ce qu'a été Octobre 70.»
Catherine Perrin, Télévision de Radio-Canada / Six dans la cité

«C'est un choc. La crise d'Octobre revue et corrigée par Louis Hamelin, un événement à ne pas manquer. Pour moi, c'est vraiment un chef-d'oeuvre.»
Lorraine Pintal, Radio-Canada 95,1 FM / Vous m'en lirez tant

« On prend énormément de plaisir à lire et à se perdre dans ce récit-là.»
Nathalie Petrowski, Télévision de Radio-Canada / Six dans la cité

** *
Commentaires lus sur Internet

Dans les commentaires des lecteurs et lectrices «ordinaires», le mot qui revient le plus souvent, pour ne pas dire constamment, est l'un des plus beaux mots: Merci!

«Merci.
"Seul l'artifice d'un récit maîtrisé parviendra à transmettre partiellement la vérité du témoignage", J. Semprun.
Samuel Tremblay, Le Devoir (article de Michel Lapierre)

Parfois, le commentaire se limite à ce seul mot.
Vous permettrez que j'y ajoute le mien. Merci, à vous, Louis Hamelin!

Photo: Olivier Hanigan
Photo: Alain Roberge

D'ici les prochains jours, je vous donnerai à lire des extraits.

À bientôt.
Bonne lecture!

jeudi 16 décembre 2010

L'hiver avec Normand Cazelais / Sur la route avec VLB / Une lettre-poème de Jean-Noël Pontbriand

Au menu -c'est le Temps des Fêtes!-: un album sur l'hiver, qui est de toute beauté; des précisions concernant l'insipide, et trompeur, résumé de Bernard Pivot, qui a dû lire Sur la route de Jack Kerouac, sans ses lunettes; et une lettre-poème «Jack Kerouac blues», de Jean-Noël Pontbriand, tirée de son livre de poésie qui comprend une autre lettre-poème «Il était une voix», dans laquelle il tente «de retrouver le parole tue de la mère», dont voici un court extrait, qui saura vous toucher:
«Je ne suis plus que moi-même
et plus ombre que ma chair
le lointain m'arrive par une lettre que tu n'as pas
écrite mais qui bouge en ma voix
et dont je me souviens»
Jean-Noël Pontbriand
«Il était une voix»


 L'hiver en toute beauté avec Normand Cazelais
Depuis la double fenêtre de mon bureau, j'ai vu neiger, j'ai vu pleuvoir et, j'ai vu neiger de nouveau, pour mon plus grand bonheur, Et voilà que Montréal resplendit sous la neige. On voit les enfants glisser sur les petites et grandes côtes, rouler des balles de neige... On les entend rire dans l'air froid. Ils jasent comme le couple de geais bleus dans mon lilas. Ils sont heureux: c'est l'hiver!

«Montréal, en hiver, c'est la neige qui danse, flotte et virevolte,
s'accroche aux arbres, 
courtise le halo des lampadaires, se transforme en boules et bonshommes. 
C'est la poudre blanche, la vraie, faite de cristaux apparemment tous pareils et,
pourtant si dissemblables qui lui fait tourner la tête.
La neige, c'est le blanc sur la ville grise des jours d'ennui»
 Normand Cazelais
«Vivre L'hiver au Québec. Un espace marqué par l'hiver»

En exergue de son album, rempli de belles photos et écrit à l'avenant, Normand Cazelais cite Louis-Edmond Hamelin, géographe -comme lui- et pionnier de la nordicité ainsi que ... Shakespeare. Un album à s'offrir et à offrir!

«L'hiver se présente comme une saison, un espace, ainsi qu'une émotion.»
Louis-Edmond Hamelin
cité dans «Vivre L'hiver au Québec. Un espace marqué par l'hiver»

«Gèle, gèle, ciel rigoureux
Ta morsure est moins cruelle
Que ce d'un bienfait oublié.»
Shakespeare

Au Québec, l'hiver rime avec les vers romantiques et nostalgiques -et magnifiques- d'Émile Nelligan

« Ah ! comme la neige a neigé !
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah ! comme la neige a neigé ! »
Émile Nelligan
Soir d'hiver

Des précisions concernant Sur la route de Jack Kerouac avec VLB (Victor-Lévy Beaulieu)
Dans mon blogue précédent, je citais Bernard Pivot qui résume «Sur la route» de Jack Kerouac, dans sa «Bibliothèque idéale», en ces termes: «Livre phare de la génération beat incarnée par Dean Moriarty, un frère de James Dean. Des voitures volées,des mauvais garçons qui ont fait un pacte d'amitié, et la route 220 à l'heure.» J'ajoutais, vous l'aurez remarqué, un «Ciel!» bien senti..., mais insuffisant.

Dean Moriarty est le double de James Dean. Comme Sal Paradise est le double de Jack Kerouac. Chaque protagoniste porte un surnom, c'était plus prudent... Évidemment, dans la toute dernière édition -l'édition originale- l'interdit est levé... chacun porte son nom.
«Il y a aussi que le fait que dès Sur la route, Jack se donne le rôle d'historiographe et non pas celui de héros [...]»
Victor-Lévy Beaulieu
Jack Kérouac

Le héros, si je puis dire ainsi, de Sur la route est James Dean, alias Dean Moriarty, et non pas Jack Kerouac.

«L'essentiel de Jack sorti de l'enfance de Lowell est dans Sur la route; sa démarche, qui me fait penser à celle du Wolfe de Au fil du temps, est celle de l'Américain qui veut posséder son pays physiquement - D'où l'importance, dans ce livre, des vieilles voitures lancées à toute vitesse sur les routes américaines, dans une hystérie qui dit bien le profond besoin qu'on avait, après cette maudite guerre d'un nouvel espace où vivre fût possible - (L'alcool, le sexe, la drogue, le jazz et la poésie ne viendront qu'après cela - milliers de milles tombant derrière soi- vieille peau asphaltée de l'Amérique)-»  

Victor-Lévy Beaulieu
Jack Kérouac

 On ne saurait mieux dire... Une fois de plus, je vous recommande ce livre: un essentiel pour comprendre la trajectoire de Jack Kerouac et son œuvre.


Une lettre-poème de Jean-Noël Pontbriand, adressée à Jack Kerouac: Jack Kerouac Blues
Jamais vous n'aurez lu un poème si beau, ni mieux senti, si juste, si bien intégré au Québec, un poème révélant l'essence même de Sur la route, un écrit indissociable de Jack Kerouac. Une lettre-poème de 43 pages, portée par le blues de l'écriture: un pur bonheur!
Le poète s'adresse à Jack, amateur, et connaisseur, de jazz et de blues, il lui parle au creux de l'oreille de Cole Porter, Billy Holiday, Luis Armstrong, Charlie Parker; il lui souffle le nom d'écrivains lus, Blaise, Rimbaud, Claudel; Nelligan passe comme une ombre. La chanson de Mémére -ainsi que Jack nommait sa mère- s'inscrit dans un souvenir impérissable. 

What is the thing called love
Cole Porter chanté par Billie Holiday
En exergue de Jack Kerouac Blues
Jean-Noël Pontbriand

Je vous invite à vous rendre sur mon blogue Livranaute pour lire des extraits de la lettre-poème, Jack Kerouac blues, en suivant le lien pointé sur le mot Livranaute ou en cliquant dans la colonne  gauche de ce blogue-ci.

Je vous souhaite une bonne lecture, et vous remercie, chaleureusement, de me lire!
Paperblog